Exercices digitaux, Art de la respiration.



Avant de décrire les différentes séries de postures égyptiennes, nous nous occuperons des exercices digitaux. (Planche III, 1 à 12.) Ces exercices, bien qu'anodins en apparence, sont très importants et efficaces; nous expliquerons pourquoi ils doivent être exécutés dans l'ordre indiqué sur la planche, et se terminer par l'exercice du poing correctement formé; il faut respirer rythmiquement selon les divers changements de position.

Chaque position doit être gardée assez pour que l'exercice, au bout de peu de temps, ait permis de vaincre tous états de raideur constatés, qui sont toujours anormaux et indiquent par conséquent un état de mal, qui, s'il ne s'est pas encore manifesté, ne manquera cependant pas de survenir.

Il est facile de comprendre que les exercices qui font manœuvrer les articulations des doigts, ont une influence certaine sur l'équilibre fonctionnel, quand on sait que les nerfs de chaque doigt correspondent à des fonctions organiques différentes. L'index est en relation avec l'appareil respiratoire; le majeur avec le foie, l'appareil digestif; l'annulaire avec les reins; l'auriculaire avec les organes génitaux.

Un état de malaise, de raideur dans un quelconque des doigts, dénote un état anormal des fonctions correspondantes. En maintenant donc la finesse et la souplesse du toucher et des doigts, en travaillant ceux-ci avec attention tout en respirant rythmiquement, il s'ensuit une amélioration certaine pour les organes auxquels ils sont apparentés.

Après avoir exercé attentivement ces diverses positions des doigts, des poings, des poignets, des coudes et des bras, on parvient aisément à vaincre cette tendance à la crispation que marquent des muscles non exercés ni contrôlés, à l'état presque continu, et qui constitue une déperdition de force nerveuse fort regrettable.

Tout état de tension, non expressément décidé pour une utilité présente, et absolument tenu sous contrôle de la volonté, est une dépense d'énergie, inutile et anormale. Seuls des exercices scientifiquement établis et éprouvés, et pratiqués avec bon sens permettent d'enrayer cet état anormal et de faire un judicieux débit de l'énergie vitale. Le mécanisme humain doit être doué de toute la souplesse et de la tonicité nécessaires à l'emploi des merveilleuses ressources qu'il renferme et doit matérialiser en des actes voulus, et conduits selon le plan poursuivi par l'individu.

Par l'exécution de ces exercices l'activité des organes est amplifiée, et les facultés cérébrales en sont stimulées d'autant. Moelle épinière, plexus solaire, système nerveux, tout est finalement en collaboration harmonieuse, et le développement des groupes physique et intellectuel s'accroît. La posture agenouillée, prise dans certaines séries, a une immense influence sur la vitalisation de la matière grise, par l'apport des substances éthériques dont elle facilite la circulation.

Cette position agenouillée a une portée très grande, amène une activité régulière de la moelle épinière, et confère la parfaite utilisation individuelle des sucs vitaux, qui seuls, sont capables d'amener la véritable régénération organique, le rajeunissement de tout l'être: la renaissance individuelle.

Le poing, jouant dans toutes ces postures un rôle important, il est nécessaire d'apprendre à le former correctement et à le maintenir fermé, indépendamment de toute crispation du poignet ou du bras.

Plier les doigts de façon à en amener les pointes sur les monts qui sont à leurs racines, serrer alors fortement les doigts ainsi repliés, puis amener le pouce sur la deuxième phalange de l'index, puis ensuite du majeur, et enfin, de l'annulaire, en maintenant toujours les doigts dans leur position. Le poing ainsi fermé, serrer fortement avec le pouce, en laissant, sans qu'ils quittent leur position, les doigts moins tendus; les doigts, le poignet, le coude, le bras, les épaules doivent être souples et à l'aise; seul, le pouce à charge de maintenir fermement les doigts dans la position initiale; à faire des deux mains. Si cette position semble pénible, cela prouve qu'il y a raideur, cristallisations, enfin, état anormal; il faut exercer jusqu'à faire avec aisance cette formation du poing, qui est une des bases des postures égyptiennes. Bien entendu, l'attitude générale du corps doit être observée, afin qu'il n'y ait aucune crispation, en nulle partie du corps. La respiration doit être soutenue et profonde. Les muscles du visage et de la mâchoire ne doivent participer sous aucun prétexte ! Il faut observer qu'il y a, chez la plupart, une regrettable tendance à grimacer en accompagnement de tous mouvements ou attention déployée; qui veut obtenir contrôle de soi, de ses organes, peut déjà s'exercer très utilement, en empêchant toujours que grincements de dents, rictus ou plissement du front n'accompagnent ses pensées ou activités ! Il est bon de songer que les plus petites choses sont à observer, pour qui veut parvenir aux grands aboutissements.

Lorsqu'après ces exercices de formation du poing, on se sent la main un peu raidie ou lasse, agiter les doigts (faire les petites marionnettes, ainsi que l'apprennent les mamans, fort justement, à leurs bébés !) puis, d'un mouvement souple du poignet, lancer la main dans le vide en tous sens, comme pour s'éventer; laisser ensuite retomber les bras le long du corps, de tout leur poids, en expirant longuement un profond soupir. voilà un exercice peu fatigant, qu'on peut exécuter à tous moments, et qui est plus fécond qu'on ne saurait dire.
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